La situation économique chilienne demeure marquée par de multiples zones de tension qui limitent les performances sectorielles. Au niveau politique, le débat en cours sur les réformes structurelles alimente la prudence entre investisseurs et consommateurs, générant une plus grande prime de risque dans les attentes. Sur le plan économique, le tableau montre une croissance modérée, accompagnée d’une inflation persistante et de pressions à la hausse. Face à ce scénario, les banques centrales choisissent d’agir avec prudence dans leurs décisions de politique monétaire, en privilégiant l’objectif de stabilité des prix.
Au niveau extérieur, un certain nombre de facteurs exacerbent l’incertitude : la politique commerciale américaine, le conflit russo-ukrainien, la stagnation de l’activité en Europe et les tensions financières en Chine représentent des menaces latentes. La forte exposition du Chili aux chocs extérieurs accentue le risque d’effets négatifs sur l’inflation intérieure.
Au niveau financier local, les taux d’intérêt du crédit ont été sensiblement plus élevés depuis 2021 en réponse au resserrement de la politique monétaire. Ces augmentations ont porté le coût du financement du logement à des niveaux qui n’avaient pas été observés depuis 2009 et ont entraîné une réduction des périodes de crédit, qui sont passées de 30 à 20 à 25 ans. Toutefois, un léger assouplissement des taux à long terme a été observé à la fin de 2025 et au début de 2025, ce qui a permis au marché hypothécaire de fonctionner dans des conditions quelque peu plus favorables. L’enquête de la Banque centrale sur le crédit bancaire confirme que, au deuxième trimestre de 2025, les banques ne font pas état de changements importants dans les normes de crédit pour les entreprises, tandis que pour la consommation, une certaine ouverture est observée.
Le marché du travail a également des conséquences: pendant la crise de la santé, environ 2 millions d’emplois ont été perdus, et bien que la reprise ait été progressive et que l’occupation dépasse maintenant les chiffres prépandémiques dans certains segments, le taux de chômage reste élevé, estimé à environ 8,7 % à la fin du deuxième trimestre. (Informations basées sur des rapports sectoriels).
Pour sa part, la confiance des consommateurs et des entreprises reste faible, malgré certaines améliorations spécifiques. L’indicateur mensuel de confiance des entreprises (IMCE), élaboré par l’ICARE et l’UAI, reflète une perception persistante du pessimisme dans des secteurs tels que la construction, tandis que l’exploitation minière et le commerce sont plus optimistes. Ces niveaux de confiance rendent l’investissement conditionnel, car de nombreuses décisions stratégiques sont reportées jusqu’à une plus grande clarté macroéconomique.
Quant au secteur immobilier, les résultats du deuxième trimestre de 2025 montrent des signes mitigés. Les ventes de logements ont légèrement progressé de 1 % par an, tandis que la demande a augmenté de 23 % par rapport au trimestre précédent. Les maisons de type appartement ont augmenté leurs ventes de 2%, tandis que les maisons ont enregistré une baisse de 3%. Parallèlement, l’offre de logements a augmenté de 4 %, atteignant environ 108 000 unités disponibles (89 % de départements, 11 % de maisons). La vitesse de vente s’est toutefois aggravée : on estime qu’il faudrait environ 30 mois pour épuiser l’approvisionnement existant, chiffre qui dépasse les fourchettes considérées comme étant d’équilibre.
Bref, l’économie chilienne traverse une période d’ajustements et de causes. La combinaison de taux élevés, d’incertitude politique, de faibles attentes et d’un marché immobilier difficile met les acteurs en mode d’attente. Dans ces conditions, des projets capables de tolérer le risque et d’anticiper la récupération pourraient saisir de la valeur.

